Les éléments de la qualité de vie

Rate this post

Qualité de vie

La façon de penser de Sen implique que la liberté est un objectif primordial et le principal moyen du développement humain. Contrairement aux approches où le principal indicateur de développement est la croissance du PIB, la croissance des revenus, l’industrialisation, le progrès technologique et la modernisation, Sen défend l’idée que « le développement de la société doit être compris … en premier lieu comme une véritable liberté (liberté matérielle) que les membres de la société ont atteinte ». Le revenu est du ressort de la pensée de Sen uniquement la liberté instrumentale, et non réelle (liberté matérielle). De ce point de vue, la pauvreté n’est pas seulement un faible revenu, mais c’est surtout la privation et le manque de capacités de base. L’accent mis sur les capacités permet à Sen d’interpréter la pauvreté comme un manque de liberté pour éviter les privations et donc au niveau des droits de l’homme. Sen identifie cinq types de liberté instrumentale, qu’il considère comme cruciales pour la réalisation de la liberté d’action individuelle : liberté politique, ressources économiques, opportunités sociales, garanties de transparence et protection de la sécurité. Le concept de capacité de Sen ne se réfère pas seulement à l’aspect procédural de la liberté en termes de gamme de choses que l’on peut faire sans que quelqu’un les limite ou les punisse, mais à la liberté positive au sens de la liberté en tant qu’opportunité, qui est déterminée par les circonstances personnelles et sociales. En d’autres termes, la relation entre la liberté en tant qu’opportunité et la liberté procédurale peut être interprétée comme la relation de certaines possibilités et garanties, où les possibilités se retirent du potentiel des individus à atteindre certains objectifs (par exemple, leurs capacités individuelles, leurs conditions matérielles, etc. La liberté en tant qu’opportunités et l’aspect procédural de la liberté sont, en un sens, les deux faces d’une même médaille. La liberté repose sur le droit. Les droits constituent la condition première et fondamentale de la liberté. Mais les gens ont besoin de plus que de la loi pour être libres. Ils ont besoin non seulement du droit de leur choix, mais aussi de la possibilité de l’appliquer. Le pouvoir de vote est basé sur les ressources et les options de l’offre. Une personne qui dispose des droits, des ressources nécessaires à sa mise en œuvre et de son environnement social lui offre le choix approprié et a le pouvoir réel de faire des élections libres. La liberté procédurale, associée à la liberté en tant qu’opportunité, forme une « vraie liberté », qui est la base du développement humain. En d’autres termes, le développement humain est un processus multidimensionnel qui implique des changements tant au niveau individuel qu’au niveau des mécanismes économiques, sociaux, politiques et institutionnels. Il ne peut donc pas être réduit au seul développement économique. Dans cette perspective, le bien-être est un fait hétérogène, multidimensionnel, dynamique et socialement conditionné qui dépend dans une large mesure de circonstances aléatoires, tant personnelles que sociales. À cet égard, la mesure du bien-être doit être effectuée à différents niveaux.

Étant donné que l’environnement social et économique affecte l’étendue des compétences des individus, quelles sont les capacités auxquelles une valeur est attribuée et auxquelles les personnes accordent la plus haute priorité, quelles sont celles qui sont pertinentes pour les politiques et les institutions ? Les auteurs qui préconisent l’approche des capacités proposent différentes méthodologies pour parvenir à la liste pertinente. Sen ne précise pas intentionnellement une liste de compétences essentielles, car il estime que chaque groupe social devrait être en mesure de décider, par le biais du dialogue social et de la démocratie participative, quel est exactement le minimum social que ce groupe particulier valorise. Il ne décrit pas certains facteurs qui indiquent la qualité de vie, même si ces capacités sont combinées dans l’indicateur global de bien-être ou de qualité de vie. Un exemple de cette approche est l’indice de développement humain développé par les Nations Unies. Ses auteurs ont établi un indice très approximatif qui dépasse la définition purement monétaire du développement. Il est basé sur les données qui peuvent être obtenues dans la plupart des pays. Elles concernent la pauvreté, l’alphabétisation, l’éducation, l’espérance de vie et d’autres facteurs qui fournissent un meilleur indicateur du bien-être que le revenu lui-même. Le premier rapport sur le développement humain de 1990 affirme que le développement humain est un processus d’élargissement de la liberté humaine et que les indicateurs les plus cruciaux sont une vie longue et saine, la possibilité de recevoir une éducation et un niveau de fonctionnement décent. Les autres choix comprennent la liberté politique, la garantie des droits de l’homme et le respect de soi. En d’autres termes, le développement humain comporte deux aspects : le premier concerne les capacités humaines telles que la santé, les compétences et les aptitudes, et le second concerne la liberté des activités de loisirs et les possibilités d’être actif dans les domaines culturel, social et politique. En revanche, un philosophe américain, M. Nussbaum, qui a récemment développé de manière significative l’approche de Sen, a trouvé la base pour identifier les capacités essentielles dans le concept aristotélicien de la vie florissante, qui est basé « sur la liste des droits humains fondamentaux qui créent les conditions pour différents modes de vie ; les revendications contenues dans l’idée de la dignité humaine ». L’auteur suggère dix capacités humaines clés qui, selon elle, constituent la base des « principes constitutionnels qui devraient être respectés et appliqués par tous les gouvernements du monde ». La liste la plus célèbre de ces dix capacités est peut-être la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fournit le cadre juridique des indicateurs de bien-être auxquels les gens attachent de l’importance.

La mesure du bien-être
Bien que l’approche de Sen soit pertinente en théorie, le problème est de savoir comment la mettre en pratique et mesurer le bien-être humain par le biais des capacités. Là encore, les économistes classiques considéraient le revenu comme un indicateur utile du bien-être car il permet aux individus de se comparer les uns aux autres. Sen remet en question l’hypothèse selon laquelle les individus ne diffèrent que par leur revenu et identifie trois problèmes fondamentaux mesurés par le revenu : Premièrement, la mesure du revenu ne tient pas compte de la production domestique (par exemple, vous faites la cuisine et le ménage tout seul), des produits et services non marchands (par exemple, l’aide de la famille lorsque vous êtes malade, quelqu’un s’occupe de vous) et des paiements et transferts au sein de la famille, des relations familiales ou amicales (c’est-à-dire les transferts en nature tels que l’argent de poche, le déjeuner payé) qui améliorent le bien-être individuel. Deuxièmement, l’économie classique ignore les différences individuelles entre les personnes telles que l’âge, le sexe ou le handicap qui peuvent affecter la conversion des revenus sur le bien-être et grâce auxquelles les personnes gèrent les mêmes ressources pour réaliser différents types d’opérations. Troisièmement, la mesure du bien-être par le revenu ne reflète pas la valeur intrinsèque du choix, et le choix augmente le bénéfice des individus. Le fait que le revenu ou le produit intérieur brut n’inclut pas ces facteurs rend problématique la comparaison du bien-être entre les individus. La mesure par le vécu, qui est basée sur les résultats obtenus, prend en compte la présence de produits non marchands.

 

Voir https://www.editoweb.eu/Achat-maison-a-Geneve-trouver-un-pret-immobilier_a34373.html pour vous aider à trouver votre maison à acheter à Genève.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *