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7 grandes questions sur la finance

1.Si jusqu’à hier, nous avons émis l’hypothèse d’un dollar allant jusqu’à et au-delà de la parité avec l’euro, et que nous avons ensuite regardé la BCE resserrer les taux négatifs alors que l’euro, au lieu de baisser, montait : quel est le message que l’euro a donné aux investisseurs ? Attend-il seulement que les banquiers centraux commencent à prendre les choses au sérieux ?

2. Les taux d’intérêt en Europe sont négatifs : mais combien de temps peuvent-ils continuer à baisser ? Plus d’un observateur affirme que nous ne sommes qu’à l’apéritif, ce qui pourrait signifier un euro plus faible et des marchés boursiers européens plus forts.

3. Et qu’arrivera-t-il aux taux américains après la hausse de la FED promise depuis longtemps ? Vont-ils continuer à augmenter ? Dans ce cas, la chose la plus évidente serait de dire oui. Mais ceux qui regardent les performances décevantes de l’économie mondiale et l’énorme dette publique américaine commencent à penser exactement le contraire : pourrait-on assister à une forte inversion de la courbe des taux d’intérêt ?

4. Le yuan chinois est devenu une monnaie de compte au Fonds monétaire international. Est-ce le premier pas vers la suprématie de son milliard et demi de citoyens et pourra-t-il un jour évincer le dollar dans les transactions internationales ? Personnellement, je ne le pense pas et je vois quelques problèmes à l’horizon financier de la Chine, mais qui peut vraiment prédire comment elle va évoluer.

5. Les bourses occidentales n’ont presque rien perdu dans leurs cours records malgré une volatilité accrue et des tensions internationales croissantes : nous donnent-elles une indication ? Sommes-nous entrés dans l’ère de l’investissement en capital ?

6. Si la reprise se poursuit et que l’inflation n’augmente pas, si le pétrole continue de baisser et que le climat mondial devient l’inquiétude du moment, quel secteur des marchés boursiers offrira les meilleures perspectives ? Il était évident jusqu’à présent de prévoir l’arrivée de la nouvelle vague d’investissements dans les entreprises de la « nouvelle économie », mais les start-ups technologiques pourront-elles demain poursuivre leur course folle sans avoir la certitude de grands résultats ?

7. Si les taux d’intérêt sont négatifs et les bourses au plus haut, si le dollar est en hausse mais s’est déjà beaucoup apprécié, si les marchés boursiers des pays émergents resteront sous pression jusqu’à ce que les capitaux n’aient pas fini de fuir, si l’or restera faible tant que les craintes de déflation mondiale seront vivaces, où les épargnants et les fonds de pension investiront-ils sans devoir se transformer en purs spéculateurs ?

Pourquoi est-ce que je dis qu’il n’y a pas de réponses à ces questions ? Car lorsque les événements approchent d’un tournant, il faudrait des rivières de mots pour commenter chacun d’entre eux, au risque de ne pas les trouver de toute façon.

Au contraire, la conscience d’avoir atteint un tournant dans l’histoire économique, même si elle n’apporte pas de réponses faciles aux questions ci-dessus, peut nous aider à comprendre quelque chose de plus.

Nous vivons dans un monde qui s’accélère, qui surchauffe, qui surpopule et qui voit sa science évoluer plus vite que nous ne pouvons la comprendre et l’utiliser.

Mais surtout, il n’y a pas de réponse à la dernière des questions ci-dessus :
« où investir sans changer de peau et sans risquer son cou » ?
Aussi parce que la période actuelle nous apprend qu’aucun retour sur capital n’est désormais garanti, ni ne se fait sans effort ni risque.

Bienvenue donc à l’ère nouvelle, celle que je me suis permis plus d’une fois d’appeler la « terre du milieu », ce territoire inconnu si cher à l’écrivain J.R.R. Tolkien, auteur de romans de fiction qui racontent les différentes époques qui se sont succédées dans l’histoire de la Terre.

Personne ne peut dire si la terre du milieu se révélera être la terre promise, c’est-à-dire un point d’arrivée stable, ou simplement une étape dans la succession désordonnée des époques économiques. Ce qu’il est facile de prévoir, c’est qu’un changement d’époque est en cours et qu’il n’y a pas de retour en arrière !